Vous nous avez dit avoir, sur la question du nucléaire, adopté une stratégie de long terme et une approche raisonnée. On a pourtant le sentiment qu'en matière d'énergie, la stratégie du « en même temps » présente des limites et n'est pas très rationnelle.
Comment pourrons-nous réduire nos émissions de dioxyde de carbone et cesser d'utiliser des voitures thermiques en 2040, tout en réduisant la part du nucléaire dans notre électricité ? Comment pourrons-nous faire face à des pics de demande électrique pour charger 30 millions de véhicules avec moins de nucléaire ? Chacun sait que les énergies aléatoires et par alternance que sont les prétendues énergies vertes ne pourront pas répondre à ces pics de demande. Comment comptez-vous, techniquement, compenser, sans surcoût prohibitif pour l'usager, cette baisse de la part du nucléaire et faire face à une demande croissante, avec des pics de puissance considérables ? À raison de 1 800 kilowatts par véhicule électrique et par an, il nous faudra 30 térawatts de plus en 2040, soit 27 % de la puissance du parc nucléaire actuel et huit fois la puissance consommée à Paris en hiver. Tout cela paraît bien contradictoire. Techniquement, pouvez-vous nous rassurer, Madame la ministre ?