Un avenir 100 % ENR (énergies renouvelables), nous en rêvons tous ! À condition toutefois de se débarrasser progressivement des combustibles fossiles et du nucléaire, sans que personne ne subisse de coupures de courant, faute d'électricité. Cet avenir 100 % ENR ne peut exister que si l'énergie est à un prix raisonnable. L'objectif est d'accueillir dès maintenant toute nouvelle installation de production et d'autoconsommation d'électricité verte, tout en garantissant la sécurité et la sûreté du système électrique actuel.
Aujourd'hui, le parc nucléaire français a parfois jusqu'à 10 gigawatts de volume de production, souvent en corrélation avec des prix du mégawattheure sur le marché au comptant qui tombent en dessous des coûts de production quand toutes les ENR d'Europe sont en pleine puissance et que la consommation n'est pas en phase. Ce phénomène est appelé à s'accentuer avec le développement prévu de l'éolien offshore.
Pourquoi ne pas faire entrer la variable hydrogène dans les mécanismes d'ajustement ? Pourquoi, pendant ces moments-là, ne pas déclencher une électrolyse de masse et stocker de l'hydrogène à un prix d'intervention ? Le modèle serait activé dès que le marché au comptant tomberait en dessous d'un certain seuil. Notre nucléaire, au lieu de servir de variable d'ajustement, ne pourrait-il pas servir à la transition énergétique par une production stable, laissant aux ENR et à l'électrolyse le soin de réguler et de fournir par la même occasion un hydrogène vert à coût modéré ?