Madame la ministre, je salue votre souci de la vérité. Je voudrais vous interpeller sur l'amont et l'aval de la filière nucléaire, deux points qui me semblent sous-estimés.
La question de l'amont est fondamentale. Même si la dépendance à l'uranium n'est pas équivalente à la dépendance aux ressources pétrolières, elle pose néanmoins à la France des problèmes diplomatiques importants, et parfois environnementaux. Pouvez-vous nous dire deux mots de la gestion de cette dépendance, même décroissante, à l'uranium, dans le cadre de la filière nucléaire ?
En aval, c'est la question des déchets et de leur retraitement qui se pose. Rappelons que la « loi Bataille » de 1991 prévoyait d'étudier trois scénarios de traitement des déchets, dont celui de la séparation et transmutation et celui du stockage subsurfacique. Pouvez-vous nous donner le montant des moyens financiers engagés pour étudier l'enfouissement profond – le projet Cigéo – et ceux qui ont été consacrés à l'étude des deux autres hypothèses ? Il ne peut pas y avoir de débat démocratique sur cet enjeu de civilisation sans que nous puissions répondre de l'avenir de nos arrière-petits-enfants au regard de la transmission des risques, de la sécurité et de la connaissance physique de l'évolution de la planète. Avons-nous des garanties suffisantes pour engager le débat ? Dans le processus que vous avez décrit, quelle sera, d'ailleurs, la place du Parlement ?