Avec d'autres collègues ici présents, j'ai eu l'occasion de me pencher, dans le cadre d'une commission d'enquête, sur les coûts complets des ENR, et de les comparer à ceux du nucléaire, tirés de précédents travaux : tout conduit à penser que l'avenir est plutôt aux ENR.
Au-delà de ce choix de long terme, il apparaît que l'électricité, en France, est très largement subventionnée, notamment au détriment des ENR thermiques. Quelle que soit son origine – qu'elle provienne du nucléaire ou des énergies renouvelables –, on n'est plus en mesure de promettre une électricité à moins de 60 ou 65 euros le mégawattheure, dans le meilleur des cas, alors que nos concitoyens paient 42 euros dans le cadre des tarifs régulés. Quel que soit le mode de production, ces 42 euros ne couvrent pas les coûts actuels. Ce prix trompeusement bas est contrebalancé par de nombreuses taxes, dont une partie sert à subventionner ce prix bas par différents mécanismes d'aide et de soutien, tant au nucléaire qu'aux ENR électriques.
À une époque où nos concitoyens demandent de la transparence, pourquoi ne sommes-nous pas plus transparents s'agissant du coût moyen de production de l'électricité ? C'est d'autant plus important que le manque d'adéquation entre la réalité du coût de production et le prix payé par le consommateur a pour effet pervers de dissuader l'efficacité énergétique, en envoyant le signal que l'électricité ne coûte pas cher. Qu'en pensez-vous ?