Il n'y a pas eu de réponse encore sur le Brexit. Nous ne pouvons pas forcer les Britanniques à demander un report s'ils ne le souhaitent pas. Une partie des travaux visant à préparer un éventuel « no deal » ne devrait plus être utile à partir du 31 janvier - à supposer que l'accord de retrait soit effectivement voté par le Parlement britannique -, mais une partie de ces travaux pourra toujours servir s'il n'y a pas d'accord de « relation future », par exemple en matière de défense.
Depuis le début nous avons été très clairs, nous souhaitons trouver un accord avec les Britanniques, sous réserve que l'accès au marché unique soit accompagné des obligations qui en sont le corollaire. Si les Britanniques veulent des normes qui leur soient propres, ils auront un accès limité au marché unique.
Je comprends que certains de nos partenaires européens soient parfois irrités par l'incapacité de la France à se réformer par le passé. Depuis l'élection du président Macron, les choses changent. Je pense de manière générale que l'objectif de réduction des dépenses publiques est sain pour la croissance. Ce n'est pas parce que la règle des 3 % semble aujourd'hui artificielle qu'il faut augmenter les dépenses publiques.
Les questions sur la solidarité reviennent toujours sur le devant de la scène. Il y a un débat récurrent entre ceux qui veulent davantage de « responsabilité » et ceux qui veulent davantage de « solidarité ». Mais personne ne veut que certains pays financent le chômage d'autres pays : les compensations ne pourraient exister que dans certains cas strictement définis, par exemple s'il y a des chocs asymétriques et pour une période courte, comme ça se fait aux États-Unis. Ces chocs asymétriques peuvent toucher n'importe quel pays : par exemple le Brexit pourrait toucher spécifiquement l'Irlande, sans que cela soit lié à la gouvernance politique de l'économie irlandaise ; dans ce cas, la solidarité ne se ferait pas au détriment de la responsabilité.