Je voudrais rebondir sur ce que vous avez dit à propos de ce qui constitue l'un des piliers de la coalition pour le Sahel, à savoir le retour de l'État dans les territoires, les organisations terroristes portant atteinte aux symboles de sa présence, singulièrement aux écoles. Depuis le début du quinquennat, le Président de la République promeut la paix par l'éducation et la formation. Je pense notamment à son discours de Ouagadougou et à son intervention lors de la reconstitution du partenariat mondial pour l'éducation à Dakar, où il a appelé à placer la jeunesse au centre de nos engagements et de nos priorités de développement. Pour renforcer les capacités des États d'Afrique de l'Ouest face à la menace terroriste, le projet d'Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville, près d'Abidjan, vise à ériger à terme la Côte d'Ivoire comme le lieu d'élaboration de la stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Or, à l'heure où la diplomatie d'influence a toute sa place à travers les campus francophones, et à l'aube de la future loi d'orientation et de programmation pour le développement et la solidarité internationale, ce projet reste, sur le papier, très élitiste et semble concerner prioritairement les hommes. Aussi, parallèlement à ce type de formations très pointues, que dire de l'investissement dans le capital humain – jeunes femmes comprises – par l'apprentissage et la formation, et des formations qualifiantes de type bac plus deux ou bac plus trois, qui plus est dans des territoires où près de la moitié de la population a moins de dix-huit ans, et compte tenu de l'augmentation récente des frais d'inscription pour ces formations en France, quelle que soit d'ailleurs la politique en matière de bourses ?