On a beaucoup parlé de crises internationales avérées ; je voudrais pour ma part aborder la situation de trois pays dans lesquels on sait que, si rien n'est fait, des crises vont éclater. Le premier est la Guinée Conakry, dont le président, âgé de quatre-vingt-un ans, souhaite modifier la Constitution pour poursuivre son activité. Il vient de publier des listes électorales comptant 8 millions d'inscrits pour 13 millions d'habitants – alors que 50 % de la population est âgée de moins de dix-huit ans. Quelle est la position de la France devant la perspective d'un troisième mandat d'Alpha Condé ? On sait très bien que le pays se dirige soit vers la guerre civile soit vers une reprise en main par l'armée.
Deuxièmement, au Gabon, on observe une quasi-vacance du pouvoir depuis quatorze mois. Le secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne s'est rendu sur place la semaine dernière. Là aussi, quelle est la position de la France ?
Troisièmement, en Côte d'Ivoire, la volonté de retour au pays de Guillaume Soro a conduit à l'arrestation de dizaines de personnes, y compris des députés, en violation de l'immunité dont ils sont censés bénéficier. Quelle est la position de la France au regard de la situation des libertés publiques en Côte d'Ivoire, où s'annonce un processus électoral complexe ?