Intervention de Michel Herbillon

Réunion du mercredi 15 janvier 2020 à 9h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

On peut noter un fil rouge au travers de vos différentes interventions et aussi en se référant à l'histoire récente ou ancienne. Les relations entre la France et l'Italie sont des relations de passion, avec une fascination et un rejet réciproques tout au long de l'histoire, et c'est toujours le cas aujourd'hui.

Un certain nombre de raisons l'expliquent, avec, dans l'actualité récente, le dossier libyen, le dossier de la migration et l'évaluation faite par les autorités françaises de la situation géopolitique en Italie. Christophe Di Pompeo en a rappelé certaines, mais il a omis la phrase terrible, le jugement porté par le président de la République, Emmanuel Macron, sur la situation intérieure d'un pays qu'il n'approuve pas, en parlant de « la lèpre populiste ». Ce n'est pas un mot anecdotique. La France a voulu donner des leçons à la fois sur le dossier migratoire et sur la situation économique du pays, ce qui a compliqué nos relations. Je pense que nous n'avons pas de leçons à donner sur la situation économique de l'Italie au regard de nos chiffres économiques, qui sont pour beaucoup d'entre eux dans le rouge. En ce qui concerne la crise migratoire, il est beaucoup plus facile de porter des jugements définitifs sur l'attitude de l'Italie, d'un café de Saint-Germain-des-Prés ou un salon feutré des ministères du 7e arrondissement ou même de la présidence de la République, dans le 8e arrondissement, que d'être confronté au problème, comme l'ont été nos amis italiens à Lampedusa.

Je ne dis pas que j'approuve les positions du gouvernement italien sur tel et tel sujet, mais l'Italie est un pays fondateur de l'Europe et on ne construit pas l'Europe en insultant son voisin, mais en rassemblant.

Sur la relation entre la France et l'Italie, il faut rappeler cette phrase de Stendhal dans Voyages en Italie : « Les Français sont des Italiens de mauvaise humeur. » Je crois que cette phrase-là traduit aussi la relation compliquée entre les Français et les Italiens.

S'agissant de la situation politique intérieure, je voulais également poser une question sur le mouvement des Sardines ainsi que sur la situation de l'ancien mouvement de Berlusconi, Forza Italia.

Ensuite, pouvez-vous nous parler du dossier du train Lyon-Turin, parce que cela fait des années que ce dossier est sur la table ? Où en est le traité du Quirinal, quel est le calendrier et où en sont les discussions ? Troisièmement, et c'est plutôt un souhait qui sera à l'évidence repris par la présidente de la commission, je pense qu'il faut poursuivre les relations avec nos homologues. Je voudrais savoir s'il est envisagé, comme vous l'avez souhaité, mes chers rapporteurs, de rencontrer nos homologues de la commission des affaires étrangères ?

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