Intervention de Alain Thirion

Réunion du mercredi 8 janvier 2020 à 15h30
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Alain Thirion :

La logique d'amélioration continue doit être intrinsèque à notre mode de fonctionnement parce que le risque évoluera également en fonction de notre société. Nous, en tant que service public, devons veiller en toutes circonstances à être performants par rapport à ces évolutions. C'est la raison pour laquelle il ne faut absolument pas nous contenter de ce que nous avons fait en regardant nos plans et en s'imaginant que nous n'avons plus grand-chose à faire. Il s'agit de rester extrêmement humble par rapport aux risques naturels ou industriels, parce qu'il peut y avoir des dérapages, des grains de sable qui peuvent aboutir à des choses terribles.

Monsieur Jolivet, vous avez parfaitement raison de souligner qu'il faut que nous rentrions dans des logiques territoriales. Aujourd'hui, incontestablement, la démarche de base sur l'ensemble de la prise en compte du risque est la commune. Il faut adopter des logiques beaucoup plus grandes au niveau des territoires en intégrant tout ce qui est lié à l'intercommunalité qui n'a pas encore complètement sa place dans la loi de 2004, et peut-être faudra-t-il définir son positionnement qui peut être d'appui ou de préparation. Nous avons un certain nombre de petites collectivités. Il faut les aider. Les structures intercommunales sont là pour cela. Quand nous faisons des éléments de bilan, notamment sur les plans communaux de sauvegarde qui fonctionnent plutôt bien dans ce pays, cela couvre entre 75 et 80 % du territoire. Là, nous avons plus de difficultés. C'est là où des communes n'ont pas forcément beaucoup de moyens et où nous n'avons peut-être pas suffisamment formalisé les plans communaux de sauvegarde qui sont parfois un peu compliqués. Quand je vois le mémento de la sécurité civile sur les plans communaux de sauvegarde, il est parfait, mais c'est une encyclopédie universaliste du plan communal de sauvegarde. Pour certaines communes, il faut peut-être des outils un peu plus simplifiés. Nous pouvons et devons veiller à faire en sorte que vis-à-vis des collectivités, nous aidions à l'ingénierie parce que ces outils auront tendance à se généraliser. Incontestablement, il faudra que nous ayons des approches beaucoup plus intercommunales, peut-être même départementales, voire zonales.

C'est la raison pour laquelle nous avons lancé au cours du mois de décembre un dispositif – vous connaissez les schémas départementaux d'analyse et de couverture des risques (SDACR) – qui ira vers ce que l'on appelle les schémas nationaux d'analyse et de couverture des risques (SNACR). La logique est de mettre en perspective à la fois la réalité du risque et la réponse capacitaire. Cela permet de savoir si nous sommes bien en phase et comment nous pouvons, par agrégation, optimiser les moyens dans tous les sens du terme. Cela peut faire des économies dans certains cas, ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Cela peut aussi nous permettre de savoir quels sont les efforts que nous devons faire, sur quel territoire, sur quels risques et à quel niveau. Un travail de fond doit se faire. Une dynamique est lancée aujourd'hui, qui montre bien que la réponse est là : il faut que nos territoires soient appropriés à la réalité des risques. Ce n'est pas forcément le cas des territoires administratifs tels qu'ils sont déterminés aujourd'hui.

Il est vrai que quand nous actionnions les sirènes, cela signifie « mise à l'abri » et pas « Confinement », ce n'est pas tout à fait la même chose, et « Écouter la radio ». Effectivement, si vous n'avez pas de message à la radio, le système est moyennement opérant. Il existe des conventions au niveau national, notamment avec Radio France, qui sont actives, y compris avec des médias télévisuels.

Il faut aller au-delà. Il faudrait systématiser. Cela pourrait être considéré comme une obligation du service public de faire en sorte, y compris pour les opérateurs privés, que des messages puissent être donnés à l'ensemble de la population. Il faut qu'une information neutre et objective soit exprimée par l'intermédiaire de l'ensemble de ces médias. C'est valable pour les médias, mais aussi pour l'ensemble des services. Il faut que la communication soit univoque et centralisée.

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