Monsieur le député, vous avez interrogé Mme Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire. Ne pouvant être présente, elle m'a chargée de vous répondre.
Comme vous l'avez dit, la transition écologique passe par une indispensable transformation de nos modèles. Le temps où l'écologie pouvait se satisfaire de petits gestes est révolu. La transition écologique, ou plutôt la transformation écologique, implique une révolution systémique, plus rapide et plus ambitieuse encore que la révolution industrielle passée. C'est un défi collectif qui sera relevé par les citoyens, l'État, les territoires, les entreprises, les partenaires sociaux, les acteurs associatifs et, évidemment, les parlementaires.
En France, le cap a été fixé. Il est clair : nous devons atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, avec l'augmentation de la part des énergies renouvelables et la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique d'ici 2035, la fermeture des dernières centrales à charbon d'ici 2022 et, toujours, un souci d'accompagner les salariés et les territoires concernés.
Dès cette année, nous engageons, avec Bruno Le Maire, le pacte productif dans lequel nous accompagnons à la fois la transition écologique de toutes nos filières économiques et le développement des filières de la transition écologique. Le green deal présenté par la nouvelle Commission européenne constitue également un levier puissant de transformation en faveur de cette transformation écologique.
Ce chemin collectif s'incarne d'abord dans les politiques menées dans les territoires. En effet, je ne crois pas à une écologie imposée d'en haut et appliquée uniformément. Les solutions s'inventent partout à partir des réalités vécues sur le terrain ; elles ne sont pas uniformes. C'est dans cet esprit que nous avons conçu la loi d'orientation des mobilités. C'est aussi le sens des contrats de transition écologique, dont j'ai la charge, ou des territoires d'innovation, dans lesquels l'État et les collectivités se mobilisent pour faire fructifier des projets locaux, construits localement à partir des besoins des territoires.
Enfin, c'est le sens profond du projet de loi pour la décentralisation, la différenciation et la déconcentration, dit « 3D », pour lequel les concertations ont été engagées au plus près des territoires. Ce projet de loi traduit la volonté forte du Président de la République et du Premier ministre d'engager un nouvel acte de décentralisation et d'inventer de nouvelles formes de collaboration avec les collectivités locales, avec une possibilité d'expérimentations. Les enjeux liés à la transition écologique, au transport et au logement sont bien entendu au coeur des sujets à traiter dans le cadre de ce projet de loi.