Ma question s'adressait initialement à la secrétaire d'État chargée du handicap, dont je regrette vivement l'absence tant je sais que ses convictions sont fortes en matière d'inclusion des élèves handicapés. Je ne doute pas des vôtres, monsieur le secrétaire d'État ; toutefois, je regrette le déroulement de ces séances durant lesquelles il est demandé à un membre du Gouvernement de répondre à toutes les questions, dans tous les domaines – l'exercice est difficile pour vous comme pour nous.
Le 25 octobre dernier, au début des vacances scolaires de la Toussaint, j'écrivais au ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse pour appeler son attention sur la situation très urgente et inquiétante créée par le manque d'accompagnants d'élèves en situation de handicap – AESH. Dans le seul département du Puy-de-Dôme, 71 élèves en situation de handicap souffrent au quotidien de l'absence d'accompagnant, malgré les notifications de la maison départementale des personnes handicapées – MDPH – dont ils relèvent, et dont la plupart ont été délivrées et dûment communiquées aux services de l'éducation nationale dès le début de l'année scolaire 2019. En conséquence, ces enfants ne sont pas accompagnés dans leur scolarité, malgré la diversité des difficultés qui leur sont reconnues : troubles du spectre autistique, déficit d'attention, problèmes de mobilité ou d'autonomie liés à leur affection, etc. La plupart d'entre eux subissent cette absence d'accompagnement depuis près de six mois, et ne peuvent donc pas tirer profit de leur présence à l'école en construisant des apprentissages. Nombre de leurs enseignants souffrent également de cette absence d'aide humaine. Certains élèves n'ont même pas pu effectuer leur rentrée scolaire à ce jour, un accompagnement humain leur étant absolument indispensable.
Le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse m'a finalement répondu, longtemps après ma sollicitation, par un long courrier de trois pages vantant les mérites théoriques de l'école inclusive, mais n'apportant pas la moindre solution aux 71 situations concrètes que j'avais évoquées. Pour avoir échangé avec de nombreux collègues parlementaires, j'ai compris que la situation du Puy-de-Dôme n'était pas exceptionnelle.
Ma question est simple, monsieur le secrétaire d'État : pensez-vous que ces élèves, leurs familles et leurs enseignants puissent se contenter de mots et de théorie, alors qu'ils demandent simplement que l'accompagnement humain décidé par la MDPH leur soit enfin accordé, près de six mois après la rentrée scolaire ?