Intervention de Régis Juanico

Séance en hémicycle du mardi 28 janvier 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Autonomie de l'université de saint-Étienne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Suite au tollé suscité localement par l'annonce d'une absorption imminente de l'université Jean-Monnet-Saint-Étienne par l'université de Lyon, le vote des statuts d'un nouvel établissement unique par le conseil d'administration de l'université stéphanoise, qui devait intervenir mi-décembre, a été reporté.

Ce vote revêt une importance capitale, vitale pourrait-on même dire, puisqu'il actera la disparition de l'université Jean-Monnet comme établissement d'enseignement supérieur et de recherche autonome et celle de sa personnalité juridique et morale. Depuis cinquante ans, dans la continuité des décisions visionnaires de l'ancien maire Michel Durafour, des élus stéphanois de tous bords se sont battus pour obtenir la création de l'université de Saint-Étienne, son autonomie et une offre pluridisciplinaire de qualité dans le territoire stéphanois.

Cette université compte aujourd'hui plus de 20 000 étudiants, et nombre de ses laboratoires de recherche apportent leur pierre à l'édifice d'une coopération nationale et internationale. Certains sont leaders en leur domaine. La coopération avec les établissements lyonnais existe déjà, et elle fonctionne !

La dilution programmée de notre université trouve son origine dans une ambition de compter au plan international et d'obtenir l'éligibilité sous sa nouvelle appellation lyonnaise, à des financements supplémentaires du type programme IDEX – initiatives d'excellence – , sans garantie.

La disparition de l'université Jean-Monnet comme établissement d'enseignement supérieur et de recherche autonome s'accompagnera de la disparition de quasiment tous les pouvoirs décisionnels et de pilotage stéphanois, ce qui risquerait, au regard du déséquilibre entre les deux entités, de réduire l'offre d'enseignement supérieur des premier, second ou troisième cycles, à Saint-Étienne. Est-il indispensable d'opérer un choix aussi radical, lequel n'offrira aucune possibilité de retour en arrière, faisant définitivement de notre territoire une succursale académique de Lyon ?

En effet, d'autres statuts restent possibles et ont été choisis par d'autres établissements français dans le cadre de procédures de fusion ; ils permettraient à notre université de participer, en tant que composante à part entière, à ces grands projets, tout en conservant une personnalité morale et juridique ainsi qu'une identité forte dans notre territoire.

Que compte faire le Gouvernement pour préserver l'autonomie et le pouvoir de décision de l'université de Saint-Étienne dans le cadre de la nouvelle université de Lyon ?

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