Intervention de Alain Bruneel

Séance en hémicycle du mardi 28 janvier 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Agents de sécurité incendie des hôpitaux

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Bruneel :

Madame la secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé, depuis décembre 2019, la totalité des agents composant le service sécurité incendie de l'hôpital de Douai est en grève illimitée. Ces mouvements de contestations se propagent dans les services sécurité incendie des hôpitaux publics, partout sur le territoire, ce qui témoigne clairement du fait que le malaise est national.

Lorsque je les ai rencontrés, ces agents m'ont expliqué que leurs missions étaient de plus en plus dévoyées. Pour faire face à la pénurie de personnels dans les différents services, ces agents ultra-polyvalents sont devenus des véritables couteaux suisses du fonctionnement général de l'hôpital. Un malade à soulever : ils sont appelés. Un dysfonctionnement électrique à réparer : ils sont appelés. Un accompagnant agressif aux urgences : ils sont appelés. Un standardiste absent : ils sont là pour décrocher. Bref, ils sont vigiles, techniciens, dépanneurs, concierges, hôteliers. Ils passent la plupart de leur temps à rendre des services, et ce n'est que de temps en temps qu'ils parviennent à exercer leur mission première, celle d'agents de sécurité incendie qui est la seule mentionnée sur leurs contrats de travail.

À l'hôpital de Douai, ils estiment aujourd'hui qu'ils ne passent que 12 % de leur temps de travail à exercer les missions pour lesquelles ils sont rémunérés : 50 % de leur temps de travail est dédié à la sûreté de l'hôpital, alors qu'ils ne sont pas des vigiles. Ce n'est pas leur rôle ; ce n'est pas ce pour quoi ils ont été engagés. C'est clairement le manque de moyens humains et matériels qui provoque un glissement des charges d'activités des services vers des personnels amenés à jouer un rôle qui n'est pas le leur.

À la suite d'une forte mobilisation, toujours d'actualité, leurs collègues des services d'urgence touchent depuis le 1er juillet 2019 une prime de risques de 100 euros net mensuels. Cependant, cette prime n'est pas versée aux agents des services de sécurité incendie, alors qu'ils sont souvent appelés aux urgences et qu'ils arrivent très fréquemment en première ligne. Le risque, ils y font face aussi quotidiennement.

Sur le site internet du ministère des solidarités et de la santé on peut lire : « À l'hôpital, la sécurité des personnes et des biens est encore plus importante qu'ailleurs : en cela, l'agent de sécurité incendie est un acteur clé. » Aujourd'hui, ces acteurs clés, comme vous les appelez, souhaitent, à juste titre, obtenir une réelle reconnaissance statutaire et salariale.

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