Intervention de Nicole Le Peih

Séance en hémicycle du mercredi 29 janvier 2020 à 15h00
Protection des victimes de violences conjugales — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Le Peih :

Nous en venons à l'examen de l'article 11, qui vise à renforcer la protection des mineurs contre l'exposition à la pornographie. Si le sujet peut sembler ne présenter qu'un rapport indirect avec la protection des victimes de violences conjugales – thématique de la présente proposition de loi – , je crois au contraire qu'il y est intimement lié, et qu'il représente même d'une des clefs pour lutter efficacement contre ces violences, en traitant le problème à la racine.

Il ne s'agit pas, bien entendu, de condamner ici toute la pornographie, mais nous savons bien que celle-ci est de plus en plus présente et facile d'accès, et que cette offre pléthorique propose toujours davantage de contenus violents et sexistes, qui favorisent une vision machiste et viriliste de la sexualité. Elle banalise des actes violents, sadomasochistes, de domination et de soumission des femmes. Certaines scènes pornographiques vont jusqu'à faire directement l'apologie du viol, présenté comme une forme de satisfaction sexuelle comme une autre. Cela est inadmissible ; cela est dangereux.

Nous devons agir efficacement contre ces contenus pornographiques et être absolument intransigeants – nous sommes toutes et tous, sur ces bancs, d'accord sur ce point – , et ce d'autant plus lorsqu'ils impliquent des enfants et des adolescents. Or nous savons que ces derniers ont très facilement accès à internet et qu'ils peuvent donc rapidement se trouver confrontés à de tels contenus violents. Je tiens à souligner que le seul visionnage de ce type d'images peut constituer un véritable traumatisme pour les enfants. Il peut en outre les conduire à croire que la sexualité consiste en des actes violents et humiliants pour les femmes.

Alors que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour encourager l'avènement d'une société d'égalité entre les sexes, nous ne pouvons pas laisser de telles idées se diffuser par ce biais. C'est pourquoi l'article 11 me paraît fondamental, en ce qu'il nous permettra de mieux lutter contre l'exposition des mineurs aux contenus pornographiques.

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