Cette année, le Parlement des enfants a pour thème l'égalité hommes-femmes. J'ai récemment rendu visite à une classe de CM2 de ma circonscription et j'ai demandé aux enfants s'ils avaient remarqué ou connaissaient des inégalités ou différences de traitement entre les filles et les garçons. Les trois quarts de la classe ont levé la main, confirmant mes propos.
Les stéréotypes de genre ont donc toujours d'importantes conséquences sur notre société, car ils sont intériorisés, voire intégrés. Ainsi, ils défavorisent les femmes dans le monde du travail, en ne les incitant pas forcément à poursuivre de longues études ou des carrières dites masculines. De même, le fait qu'un homme exerce un métier dit féminin peut être mal perçu. Dans la sphère privée, certains hommes trouvent dans ces stéréotypes une justification, voire un encouragement, à commettre des actes violents sur leur conjoint ou leurs enfants.
Un autre exemple : l'expression « comme une fille » est souvent employée comme une insulte. Ainsi peut-on entendre les enfants dire « tu cours comme une fille ». Ce n'est pas seulement dégradant et insultant, cela n'encourage surtout pas les individus à se dépasser.
Bien que des mesures aient déjà été prises par le Gouvernement pour prévenir ces situations, il est parfois difficile de les mettre en oeuvre – ainsi de l'ABCD de l'égalité. Le processus de renforcement de l'égalité entre les femmes et les hommes est trop long : dans son rapport 2020, le Forum économique mondial (ou World economic forum) estime qu'au rythme actuel, l'égalité sera atteinte après 2277 ! Comment accélérer ce processus ? Les enfants étant conscients de ces inégalités, quels dispositifs de lutte contre les stéréotypes pourraient être rapidement mis en oeuvre par les acteurs de la petite enfance et de l'école ?