Monsieur le ministre de la culture, alors que Radio France connaît actuellement la plus longue grève de son histoire, il aura fallu attendre le vendredi 31 janvier, soit soixante jours de mobilisation, pour que vous daigniez recevoir la direction et les syndicats de cet établissement public. Maintenant que vous semblez davantage concerné par cette situation, je souhaiterais vous interpeller au sujet de plusieurs aspects de votre plan d'économies.
La semaine dernière, sur les bancs de l'Assemblée, nous avons été plusieurs à accueillir avec bienveillance l'ouverture à la négociation proposée par Mme Sibyle Veil. Mais nous ne sommes pas dupes : une suspension n'est pas un retrait. Si la direction de Radio France, avec votre aval, change de méthode, l'objectif est toujours le même : alléger la masse salariale pour répondre à vos impératifs d'austérité budgétaire.
Les stations de FIP à Bordeaux, Nantes et Strasbourg ferment. Le service public audiovisuel disparaît donc des régions pendant que l'audiovisuel privé ouvre des antennes à Lille – on l'a vu ces derniers jours – , Lyon ou Toulouse, comme dans d'autres régions auparavant. Vous avez diminué la redevance audiovisuelle d'un euro, faisant ainsi perdre 27 millions d'euros de ressources à Radio France. Pensez-vous réellement qu'une mesure aussi insignifiante pour le pouvoir d'achat des Françaises et des Français justifie la suppression des postes, la mise en danger de la radio publique et de sa création artistique en général ?
Vous justifiez le plan social, contre lequel les salariés sont en lutte, par la nécessité de financer de nouvelles dépenses de développement numérique, estimées à 20 millions d'euros, soit 7 de moins que ce que vous avez généreusement redistribué. Inquiet de votre gestion acrobatique, je souhaite que vous m'apportiez des précisions concernant l'affectation de ces 20 millions.