C'est d'un Grenelle de la sécurité dont la France aurait besoin. Les chiffres de la criminalité et de la délinquance sont plus qu'inquiétants, à tel point que les Français ont intériorisé cette violence du quotidien, qui affecte jusqu'à leurs déplacements et leur manière de vivre. Son impact est visible dans tous les domaines de l'existence ; elle a un même coût économique important. L'insécurité, qui atteint des sommets, dessert l'image de la France à l'étranger. En quittant son ministère, le précédent ministre de l'intérieur, Gérard Collomb, faisait ce constat lucide et triste, que je partage aujourd'hui : « Aujourd'hui, on vit côte à côte. Je crains que demain on vive face à face. »
C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai cessé, depuis mon élection à l'Assemblée nationale, d'alerter les autorités sur les immenses problèmes qu'affronte Perpignan en matière de sécurité. Je me suis ainsi étonné que la ville n'ait pas été sélectionnée dans le cadre du dispositif de sécurité du quotidien mis en place par le ministère de l'intérieur ; je me suis étonné également que deux postes de police de Perpignan, ceux du Moulin-à-Vent et du Vernet, aient été fermés. Et j'ai été raillé par divers élus quand j'ai osé dire que notre ville devenait une « petite Marseille », certains quartiers étant gangrenés par les trafics de drogue et la culture de la délinquance.
Récemment, une nouvelle fusillade éclatait dans le Bas-Vernet à proximité de l'école Victor Duruy. Hier encore, dans ce quartier, les élèves ont été confinés dans leur établissement après des coups de feu. Hier aussi, au coeur du quartier historique de Saint-Jacques, des individus se sont affrontés le matin sur fond de rivalités autour du trafic de drogue, mettant les habitants en grand danger – ces derniers se sentent aujourd'hui totalement abandonnés.
Quand vous ajoutez aux difficultés économiques une insécurité grandissante, la vie des Français devient proprement insupportable. Je me réjouis donc qu'après plusieurs interpellations, le ministère installe enfin une antenne de la BRI – brigade de recherche et d'intervention – à Perpignan. Malheureusement, je ne peux que m'attrister du fait que ces bonnes initiatives ne soient prises que lors des périodes électorales : la sécurité mérite mieux que des aménagements au cas par cas et des coups politiciens ; elle mérite des moyens colossaux et le lancement d'une véritable réflexion au sein de toutes nos institutions. Il faut venir à bout de ce fléau. La lutte contre le trafic de stupéfiants devrait être déclarée grande cause nationale.