Intervention de Laurent Nuñez

Séance en hémicycle du mardi 4 février 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Lutte contre la criminalité et la délinquance

Laurent Nuñez, secrétaire d'état auprès du ministre de l'intérieur :

Monsieur le député, la sécurité constitue bien une priorité du Gouvernement. Elle se traduit par des mesures concrètes depuis 2017 puisque le budget des forces de l'ordre a augmenté de plus de 1 milliard d'euros. D'ici à la fin du quinquennat, ce sont 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires qui auront été recrutés.

Nous avons également déployé la police de sécurité du quotidien, partout – partout, monsieur Aliot ! – sur le territoire national, pour remettre des effectifs sur le terrain et apporter une réponse adaptée à chaque situation locale.

La police de sécurité du quotidien – à ne pas confondre avec le dispositif des quartiers de reconquête républicaine – est donc mise en oeuvre à Perpignan comme partout ailleurs. Elle permet un partenariat fort entre les forces de l'ordre et tous les acteurs de la sécurité pour développer une présence accrue sur le terrain et des actions concrètes de sécurité.

Cette politique produit ses effets grâce à la mobilisation de nos forces de l'ordre, y compris sur le plan national. Vous avez cité plusieurs indicateurs de la délinquance, mais il en existe d'autres : bien que la tendance soit stabilisée en 2019, les vols violents sans arme ont baissé de plus de 9 % depuis 2017 ; les vols avec arme ont baissé de près de 10 % ; les vols de véhicule et les destructions et dégradations volontaires ont également diminué ; le nombre de cambriolages est resté stable cette année, mais il a baissé de plus de 6 % depuis trois ans.

Certains phénomènes n'en demeurent pas moins préoccupants, en effet, comme la hausse des homicides, la hausse des coups et blessures volontaires, qui surviennent pour moitié dans le cadre intrafamilial – c'est d'ailleurs grâce au dispositif que nous avons mis en place que les plaintes sont plus nombreuses, ce dont il faut se féliciter – , ou encore la hausse des escroqueries, qui constitue une véritable préoccupation.

Les résultats sont donc bien réels, même s'ils ne sont pas entièrement satisfaisants. En tout état de cause, le tableau n'est pas aussi noir que vous le dépeignez. D'ailleurs, le Grenelle de la sécurité que vous appelez de vos voeux, c'est le livre blanc de la sécurité intérieure auquel nous travaillons ! Il permettra de dresser l'état des lieux de la menace, d'élaborer une meilleure organisation de la police, de renforcer nos moyens et, au total, d'agir plus efficacement en matière de sécurité.

Nous devrons, il est vrai, concentrer nos efforts notamment sur la lutte contre les violences. À Perpignan, les violences physiques crapuleuses ont augmenté de plus de 3 % l'an dernier ; dans leur globalité, les violences physiques y ont connu une hausse de 16 %. Je sais aussi, monsieur Aliot, que votre département et votre ville sont marqués par le trafic de drogue et les règlements de comptes entre bandes rivales. Je rappelle cependant qu'un plan national de lutte contre les stupéfiants a été lancé en juin dernier. La lutte contre le trafic de stupéfiants est donc bien considérée comme une grande cause nationale.

Le plan national de lutte contre les stupéfiants s'est traduit, dans les Pyrénées-Orientales, par la création d'une cellule du renseignement opérationnel sur les stupéfiants, qui vise à contraindre les différentes forces de sécurité intérieure à échanger et mutualiser les renseignements en matière de trafic de stupéfiants. Les services déterminent ensemble des objectifs de démantèlement des réseaux. C'est seulement ainsi qu'il sera possible de les éradiquer définitivement et de mettre fin à la violence qu'ils engendrent.

Certains indicateurs relatifs à Perpignan sont toutefois encourageants. Ainsi, les vols sont restés stables en 2019 ; les vols à main armée et les cambriolages ont baissé de 13 % ; les vols de véhicule ont diminué de 9 %.

La mobilisation doit cependant se maintenir au commissariat et à l'antenne de police judiciaire de Perpignan, laquelle dispose de techniques spéciales d'enquête. Soyez en tout cas assuré, monsieur le député, de la mobilisation totale de la police nationale.

J'ajoute que les moyens du service régional de police judiciaire de Montpellier et de la direction interrégionale de police judiciaire de Marseille interviennent également, de manière ponctuelle, en renfort à Perpignan. Vous l'avez souligné, un détachement de la brigade de recherche et d'intervention de Montpellier sera créé à Perpignan au cours de l'année, dans le cadre de notre réflexion sur l'évolution de l'organisation des forces de l'ordre – réflexion entièrement déconnectée de la campagne pour les municipales, soyez rassuré sur ce point, monsieur le député.

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