Intervention de Moetai Brotherson

Séance en hémicycle du mardi 4 février 2020 à 15h00
Débat sur la politique maritime de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMoetai Brotherson :

Oui, nous sommes presque 20 sur 577 ! Dans le territoire d'où je viens, l'océan n'est pas seulement un espace à exploiter, une marchandise. C'est la source de la vie. Le dieu Maui a pêché, une par une, toutes les îles de la Polynésie. Il ne s'agit pas seulement d'un dessin animé de Disney, mais bel et bien de notre réalité. J'espère qu'on ne l'oubliera pas lorsqu'on élaborera de grandes réflexions sur les stratégies maritimes dans des bureaux aux grands rideaux de velours. J'espère que, lorsque ces réflexions seront menées à leur terme, nous n'oublierons pas cette respiration sur deux que nous devons à l'océan.

Cela étant dit, les faits sont là. J'ai fait un rapide calcul, même s'il est difficile de disposer de chiffres consolidés. Le ratio entre les investissements maritimes français et chinois est édifiant : il est de 1 à 100. On peut afficher toutes les ambitions qu'on veut, si l'on ne met pas les moyens nécessaires, on reste au stade des voeux pieux.

Il ne suffit pas de canaliser les investissements chinois. Pour parler d'un sujet déjà abordé, savez-vous que la plupart des nouveaux câbles sous-marins ne sont plus construits par des États, mais par les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft ? Nous pourrions assister, demain, à une quasi-privatisation de ces transports de données, vitaux pour l'économie mondiale, pour l'économie française. Le même phénomène peut se produire à propos du transport de marchandises. Comme vous le savez, il y a quelques années, un de ces GAFAM avait proposé aux quatre premiers transporteurs maritimes mondiaux de les racheter. Il disposait de la trésorerie nécessaire pour le faire.

Je vous souhaite, madame la secrétaire d'État, ainsi qu'au Gouvernement et à nous tous, beaucoup de courage dans ces efforts de réflexion sur la stratégie maritime française.

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