… il n'accompagne pas les évolutions de la société ; il ne répond pas aux enjeux de protection de certaines activités ou statuts.
Nous le réaffirmons, chers collègues, cette réforme est nécessaire, car notre système actuel est trop complexe, illisible et défavorable aux travailleurs les plus fragiles. Cette réforme s'impose. Notre majorité a le courage de le reconnaître et d'entreprendre la refondation de notre système d'assurance vieillesse, alors que les gouvernements et législatures précédents y ont renoncé, devant l'ampleur du défi.
Cette réforme est équitable, car, pour la première fois de notre histoire, chaque heure travaillée ouvrira des droits. Un salarié cumulera des points dès la première heure travaillée. La valeur de ce point ne pourra baisser ; elle progressera, grâce à son indexation sur les salaires. Terminées, les heures travaillées qui n'ouvrent aucun droit malgré des cotisations pleines ! Terminés, les niveaux de pension indignes ! Les analyses du bilan redistributif le démontrent : après la mise en place de cette réforme, les niveaux de pension seront meilleurs et la dispersion des pensions sera réduite.
Cette réforme est juste, car elle pose le principe de mêmes droits pour tous, en assurant le maintien d'un système de retraite par répartition, fondé sur la solidarité entre les générations, dans l'intérêt des générations futures – c'est là notre responsabilité de législateurs.
Les inégalités issues de notre système actuel ne sont plus tolérables ; nous les corrigeons. Je pense tout particulièrement aux femmes. Qui peut oser prétendre qu'il ne faut pas changer les règles, alors que les pensions des femmes sont inférieures de 42 % à celles des hommes ? Cela représente 800 euros de moins par mois en moyenne ! Les iniquités de carrière ont des conséquences parfois dramatiques sur leurs retraites.
La réforme rééquilibrera les droits entre les hommes et les femmes. Celles-ci seront parmi les principaux bénéficiaires de l'instauration d'une pension minimale à hauteur de 85 % du SMIC. En effet, 70 % des personnes travaillant à temps partiel et la majorité des personnes rémunérées au SMIC sont des femmes. Les femmes sont aussi plus nombreuses à travailler jusqu'à 67 ans pour éviter la décote. C'est injuste. Pourriez-vous, madame la ministre, nous indiquer quels seront les effets de la réforme pour les femmes qui travaillent au SMIC, parfois à temps partiel ?
Par ailleurs, 90 % des bénéficiaires des pensions de réversion sont aujourd'hui des femmes.