Monsieur le ministre, vous avez parlé d'intelligence artificielle. Rappelons que les investissements dans les start-up s'élevaient à 15,2 milliards de dollars en 2017 au niveau mondial, dont environ la moitié étaient réalisés par la Chine et 32 % par les États-Unis. On devine ce qu'il reste, malheureusement, pour les autres pays du monde. Nous travaillons actuellement à une stratégie européenne, mais elle se heurte à la volonté de chaque pays d'être leader, nous le voyons avec le système de combat aérien du futur (SCAF), sur lequel Allemands et Français veulent avoir la mainmise.
Pour contrer la volonté de chaque pays de tirer la couverture à soi, ne serait-il pas souhaitable de créer un ministère européen de l'économie capable de développer une véritable stratégie collective ?
Ma deuxième question porte sur la réglementation bancaire, et plus précisément les accords Bâle 3 et la loi Dodd-Frank. Les accords Bâle 3 ont porté le ratio de solvabilité des établissements de crédit de 8 % à 10,5 % pour protéger notre modèle économique et la solidité de nos banques en cas de crise économique mondiale. Dans le même temps, l'administration de Donald Trump est en train de détricoter son équivalent, la loi Dodd-Frank, faisant courir le risque d'une crise systémique des banques américaines, qui se propagerait aux banques européennes. Quelles solutions pourraient être envisagées pour nous protéger dans le cas d'une crise future qui prendrait naissance hors de notre territoire ?