Je vous remercie, monsieur le ministre, pour votre présentation. Nous ne pouvons que nous réjouir de voir le déficit de l'État diminuer de 15 milliards d'euros pour aboutir à 93 milliards d'euros. Mais cela suscite trois questions de ma part.
Les causes qui ont conduit à une diminution de 15 milliards d'euros du déficit sont principalement conjoncturelles. Il s'agit de recettes supplémentaires dues pour une grande part à l'impôt sur le revenu, à l'IFI, à l'impôt sur les sociétés et aux droits de mutations, mais aussi à l'opération one shot qu'a été la privatisation de La Française des jeux, pour 1,9 milliard d'euros, et enfin à la diminution de la charge de la dette. Je crains malheureusement que cette amélioration n'ait aucun effet sur le déficit structurel. Qu'en est-il ?
En second lieu, l'État est aussi déficitaire que tous les pays de la zone euro réunis. En effet, notre déficit est de 93 milliards d'euros alors que l'ensemble des déficits des autres pays de la zone euro réunis est de 93,3 milliards d'euros. Cette situation m'inquiète, parce que la France reste en queue de peloton des pays européens. À titre de comparaison, l'État allemand affiche depuis cinq ans un excédent budgétaire de plus de 13 milliards d'euros, alimentant ainsi une manne qui atteint 48 milliards d'euros. Cet écart qui se creuse de manière importante entre la France et l'Allemagne n'est-il pas de nature à affaiblir notre pays ?
Vous avez évoqué l'année 2020 et les années à venir. À ce jour, nous sommes dans le flou en ce qui concerne le financement des retraites, avec un risque financier non négligeable, notamment pour la période de transition, qui pourrait coûter quelques dizaines de milliards d'euros. Les propos du Président de la République jugeant le débat sur la règle des 3 % de déficit « d'un autre temps » ne présagent-ils pas un dérapage à venir ?