J'entends dans la bouche du rapporteur certains arguments déjà entendus il y a quelques années lors du débat sur la pénibilité, selon lesquels les différences d'espérance de vie en bonne santé seraient dues à des comportements sociaux en matière d'hygiène de vie. De tels arguments ont récemment été battus en brèche et il y a désormais un consensus en la matière.
Les chiffres tant de la direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du ministère du travail que de l'Institut national d'études démographiques (INED) sont extrêmement clairs : aujourd'hui, l'écart d'espérance de vie en bonne santé à 35 ans entre un cadre et un ouvrier est de dix ans, alors que l'écart d'espérance de vie n'est que de six ans. Un tel écart est donc phénoménal.
Cela signifie que ne pas prendre en considération une telle donnée dans le système que vous êtes en train d'élaborer et qui conduira au fur et à mesure à reculer systématiquement et mécaniquement l'âge réel de départ à la retraite, reviendra à pénaliser nos concitoyens les plus modestes, en particulier les ouvriers et les employés qui sont les catégories les plus touchées par cet écart d'espérance de vie en bonne santé.
Je ne comprends donc pas bien l'argument fondé sur l'hygiène de vie : peut-être allez-vous nous l'expliquer en détail.