Deux événements très différents, la démission du général de Villiers et la remise au Président de la République de la Revue stratégique, ont mis en évidence l'usure de notre armée au terme de six années d'opérations extérieures intensives. Dans ce contexte, l'annonce d'un budget 2018 augmenté de 1,8 milliard d'euros est bienvenue, de même que l'objectif affiché de porter l'effort de défense à 2 % du PIB en 2025.
Mais, au-delà de ce satisfecit prudent, notre collègue François Cornut-Gentille vous a posé des questions précises sur votre politique budgétaire et je dois dire, madame la ministre, que vos réponses ont été tellement évasives que nos doutes se transforment en inquiétude.
S'agissant de la fin de gestion de l'année 2017, sur quoi ont porté les 850 millions de crédits budgétaires annulés ? Êtes-vous sûre que cela n'a pas affecté la capacité opérationnelle de nos armées ? Par ailleurs, vous ne nous avez toujours pas dit ce qu'il adviendra des 700 millions d'euros de crédits gelés. Enfin, nous ne savons pas – et vous non plus, apparemment – comment seront financés en définitive les surcoûts des OPEX.
S'agissant du budget 2018, à quoi bon afficher une augmentation de 1,8 milliard d'euros si vous décidez à l'automne prochain d'en supprimer 850 millions d'euros, comme vous l'avez fait en 2017 ?
Qu'en est-il par ailleurs du report de charges de 2017 sur 2018 ?
Enfin, êtes-vous certaine qu'en augmentant de 200 millions d'euros la provision pour le financement des OPEX, vous faites une bonne affaire ? Ne vaudrait-il pas mieux compter sur la solidarité interministérielle ?
À ces questions précises nous attendons des réponses précises, qui détermineront le vote des députés Les Républicains.