Comme vous l'avez dit, madame la députée, le chiffre d'affaires de ce business de la mort qu'est le trafic de drogue en France s'élève à environ 3,2 milliards d'euros. L'usage de produits stupéfiants entraîne 170 000 à 200 000 décès chaque année dans le monde. Il faut lutter massivement contre cette réalité, tant ce fléau a gangrené le monde, mais aussi notre pays, qu'il s'agisse des zones urbaines ou, nous le savons tous, des zones rurales. C'est la raison pour laquelle nous ne devons pas baisser les bras. Même si la montagne paraît haute, nous devons être présents et agir, mètre carré par mètre carré – et c'est ce que nous voulons faire.
Au mois de novembre, nous avons présenté, avec la garde des sceaux et le ministre de l'action et des comptes publics, un plan d'action. L'idée même que nous défendions ce plan ensemble illustre la nécessité de travailler de la façon la plus interministérielle possible – un aspect que vous avez évoqué à la fin de votre question.
Pour mener cette lutte, nous devons agir en proposant une réponse qui couvre tous les maillons de la chaîne, du niveau international à la cage d'escalier, et en nous consacrant à la prévention et à l'accompagnement, en lien avec le ministère des solidarités et de la santé.
Ce matin, je me suis rendu à l'OFAST pour le lancement de cet office national qui jouera un rôle de chef de file, dans l'esprit de ce que nous avons fait avec la DGSI, la direction générale de la sécurité intérieure, en matière de lutte contre le terrorisme. Pour mener un combat structuré face au marché de la drogue qui s'est industrialisé et mondialisé, tout en conservant une dimension territoriale, il nous faut agir sur tous les fronts.
L'OFAST compte 170 agents, présents partout en France – et nous développerons cette activité, son personnel sera composé de 240 membres. Onze antennes régionales, incluant six détachements, ont été créés – nous en ouvrirons huit supplémentaires d'ici à la fin de l'année. Dans chaque département, avec tous les acteurs concernés, nous mènerons ce combat, avec pour seul objectif le décloisonnement et le partage du renseignement afin de lutter plus efficacement contre ce fléau mortel qui déstructure nos communes et nos quartiers.