Vous vous interrogez sur le caractère redistributif du projet de réforme des retraites que nous défendons, et vous inquiétez sur le sort qui serait fait aux femmes dans ce cadre. Intéressons-nous d'abord, si vous le voulez bien, à la situation actuelle. S'il existe, en matière de rémunérations, des écarts de l'ordre de 20 % entre les hommes et les femmes qu'il faut combattre, ce à quoi s'attache Mme la ministre du travail, les écarts en matière de pensions s'élèvent, eux, à 42 %. Cela signifie que le système actuel n'est pas neutre – c'est le moins qu'on puisse dire. Alors que le niveau de la pension devrait être un reflet de la carrière, ce système amplifie les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. C'est pourquoi nous voulons le transformer en profondeur. Oui, madame la députée, nous avons choisi d'ouvrir l'accès aux droits familiaux aux femmes dès le premier enfant, autrement dit de permettre à 5 millions de mères de bénéficier, dès le premier enfant, d'une majoration de pension de 5 %.
Venons-en à la place des femmes dans le système de retraite actuel. En dehors de l'écart de pensions significatif que je viens d'évoquer, la réalité est que, le plus souvent, ce sont les femmes qui doivent travailler jusqu'à 67 ans pour annuler la décote – comme le prévoit une réforme des retraites bien connue sur les bancs du groupe LR – parce que, comme vous l'avez bien décrit, elles sont souvent victimes de carrières hachées, de périodes d'inactivité. Donc oui, nous envisageons de transformer ce système pour accorder plus d'avantages aux femmes.