Mesdames et messieurs les députés, monsieur le rapporteur, je tiens à saluer votre vision très constructive de la place des personnes handicapées. Comme vous l'avez souligné à plusieurs reprises, le Gouvernement a, dès le début, fait du handicap une priorité du quinquennat. Force est de constater que la mobilisation est générale. Ce sont ainsi quatorze ministres qui ont participé à la cinquième conférence nationale du handicap : la politique du handicap est en effet l'affaire de toutes et tous, elle concerne chaque mission de politique publique de droit commun.
C'est là que réside la grande évolution : dans l'investissement massif de la société en faveur de la place, en son sein, des personnes en situation de handicap. Il s'agit de rendre la société accessible à tous, de faire en sorte que nous rattrapions enfin notre retard en la matière et de faire droit à la volonté non seulement d'accueillir, mais aussi d'accorder toute leur place à ces personnes – y compris à celles qui, comme vous l'avez très justement souligné, sont parfois limitées dans leurs activités mais nous demandent néanmoins d'accélérer leur intégration et leur accès à un marché de l'emploi qui leur est encore trop souvent fermé.
Nous avons la chance, en France, de disposer d'une palette de solutions. Aujourd'hui, le maître mot doit être l'accompagnement des personnes en situation de handicap. Nous devons faire progresser cet accompagnement dans tous les domaines : à l'école, comme le Président de la République l'a dit, dans le domaine de la formation et de l'accès à l'emploi, ou encore pour l'obtention d'un logement digne. Nous sommes confrontés à un enjeu majeur, celui d'orienter nos politiques vers cet accompagnement, et cela dans tous les domaines.
J'entends, bien sûr, vos propositions. Elles témoignent de la possibilité que nous avons d'aller plus loin, et de le faire ensemble. J'aimerais toutefois souligner qu'un investissement massif a été fait en faveur du pouvoir d'achat, avec notamment, cela a été évoqué, un effort financier supplémentaire de plus de 2 milliards d'euros pour la revalorisation de l'AAH – mais pas seulement. Un autre effort a été consenti en faveur de la prestation de compensation du handicap. Ce gouvernement est le premier, depuis la loi de 2005, à rouvrir ce chantier dans des secteurs où nous voulons reconnaître la pleine dignité et citoyenneté des personnes en situation de handicap, notamment en leur permettant d'être parents. Vous m'avez demandé si la hausse de cette prestation serait financée : oui, elle le sera, grâce au concours de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, la CNSA, afin que le poids financier soit réparti entre les départements et l'État. Le Président de la République l'a souligné : il s'agit d'une responsabilité de l'État. Je tiens à vous rassurer à ce sujet.
Il est une situation, dans le domaine de l'aide ménagère, qui est insupportable : une personne ayant le droit d'être aidée pour déjeuner doit attendre que son assiette soit lavée par une autre personne, qui passera quelques heures plus tard. Là aussi, la prestation de compensation du handicap répond à des enjeux de dignité et de respect.
Comme je l'ai souligné ce matin, nous n'oublions aucune situation de handicap. J'ai ainsi rouvert le dossier du handicap psychique, en confiant au professeur Leguay une mission relative au handicap psychique et cognitif, ainsi qu'aux troubles des apprentissages et du neurodéveloppement.
Nous devons être en mesure de mieux évaluer les besoins de nos concitoyens pour mieux y répondre. Il est certain qu'une telle démarche interroge nos pratiques d'évaluation des besoins, qui sont essentielles pour apporter les bonnes réponses. Je souhaite réaffirmer la mobilisation du Gouvernement dans ce domaine.
Je sais que nous partageons avec l'ensemble des bancs de l'hémicycle la même volonté, celle d'améliorer au quotidien la situation des personnes en situation de handicap. Il m'importait de réaffirmer notre détermination en la matière et de rappeler l'enjeu considérable d'une mobilisation générale dans tous les domaines.