Si un patrimoine se protège, c'est surtout pour qu'il puisse être transmis. Cette transmission passe par une politique transversale de l'État et des collectivités locales et concerne, outre le patrimoine, des domaines aussi divers que l'enseignement, la signalétique, les médias, la toponymie ou encore les actes d'état civil – comme l'illustre l'ubuesque histoire de ce bébé breton à qui l'on a interdit d'utiliser le tilde de son prénom.
Avec le rapporteur, nous vous proposerons de renforcer encore les dispositions du texte en discussion, à l'inverse de la majorité dont l'entreprise de renoncement, en commission, a conduit à supprimer toutes les mesures relatives à l'enseignement. Au moment même où l'application de la réforme du bac a fait drastiquement chuter le nombre d'élèves inscrits en cours de langues régionales au lycée, nous craignons que ne soit ainsi envoyé un bien mauvais signal.
Chers collègues de la majorité, monsieur le ministre, je vous invite à un véritable sursaut : nous devons adopter une proposition de loi suffisamment ambitieuse pour que notre pays se montre enfin à la hauteur et sauve les langues qui constituent notre patrimoine commun.
Monsieur le ministre, j'espère ne pas vous avoir troublé par mes propos, mais nous souhaitons vraiment que l'on n'oppose pas l'État centralisé et ses institutions à la volonté de reconnaître des traditions, une culture et des langues régionales qui font également partie de l'identité de la France.