Emmanuel Macron l'avait déclaré en juin 2018 : « Les langues régionales jouent leur rôle dans l'enracinement qui fait la force des régions. Nous allons pérenniser leur enseignement. » Coup d'arrêt au jacobinisme et promotion de la décentralisation ? Fin du lissage linguistique ? Petite tape sur le museau des écritures modernes inclusives en tout genre et retour aux traditions ? Les amoureux des langues régionales espéraient, coeur battant, que des mesures concrètes seraient bientôt prises pour que, de la déclaration, notre président passe à l'action. Mais, depuis plus d'un an et demi, silence radio et déception.
Pourtant, les langues régionales, même menacées, ne sont pas moribondes, bien au contraire. Selon un rapport ministériel de 2013, six langues régionales sont encore fréquemment utilisées, sans oublier les langues parlées outre-mer qui font, elles aussi, partie intégrante de notre héritage culturel. Un héritage que nous avons déjà manqué de protéger en 1999 lorsque, je le rappelle, la France n'a pas daigné ratifier la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, dont l'objectif était de protéger et promouvoir toutes les langues régionales parlées dans notre pays.