Monsieur Bazin, je comprends bien le projet que vous défendez. Il y a en effet une différence fondamentale entre nous, comme l'a bien expliqué Mme Catherine Fabre, et je pense qu'il ne faut pas s'en cacher.
Votre lecture consiste à dire – je l'ai dit tout à l'heure sans malice à M. le président Woerth – qu'il faut déterminer un âge fixe, qui doit s'appliquer pour tout le monde, certes en tenant compte de certaines spécificités ; c'est une vision plus contraignante que celle que nous incarnons. Pour notre part, nous pensons qu'il est possible de s'adresser à chacun, de lui faire confiance et de lui donner les outils nécessaires pour qu'il ait la capacité de décider. C'est tout le sens du débat que nous avons eu pendant de longues heures sur la manière de rendre les choses plus lisibles ; c'est aussi pour cela que selon nous, le point est un outil qui permet à chacun de se projeter plus facilement dans sa retraite – personne ici ne sait quelles seront les vingt-cinq meilleures années de sa carrière, sauf celui qui serait arrivé la veille du jour de sa retraite. Ces éléments doivent nous permettre de choisir individuellement si nous voulons travailler jusqu'à l'âge d'équilibre, un petit peu au-delà ou un petit peu en deçà, tout en respectant des spécificités individuelles liées à la pénibilité – je crois que cette préoccupation est partagée par une autre partie de la salle. Nous avons confiance en la liberté éclairée de choix qui doit guider chaque Français au moment de prendre sa retraite ; c'est pour cela que nous construisons un système plus simple et par points. Vous persistez à penser qu'il faut mettre en place une mesure d'âge collective – tout en cherchant vous aussi des solutions, je ne le nie pas. C'est toute la différence entre nous.