Une fois de plus, vous appelez à légiférer par ordonnance : il s'agit d'un des vingt-neuf trous béants que comporte le texte. Quand on voit l'usage qu'a fait le Gouvernement des ordonnances par le passé, nous n'avons pas plus de raison de vous faire confiance à propos des travailleurs indépendants.
Dans un autre ordre d'idées, il aura fallu que nous dénoncions le silence assourdissant et l'absence des parlementaires de l'extrême droite de la commission spéciale pour les faire venir, preuve, s'il en était besoin, de l'opportunisme de Mme Le Pen et des députés de sa formation. Ils prétendent en effet s'opposer au projet de loi sans avoir participé à nos réunions au cours des huit derniers jours. Maintenant que M. Chenu est arrivé, il va pouvoir nous abreuver des « y a qu'à, faut qu'on » dont Mme Le Pen nous régale régulièrement sur les retraites. Puisque nos travaux font l'objet d'une retransmission audiovisuelle, je ne résiste pas à l'idée de prendre à témoin les électeurs de Mme Le Pen et de leur dire que son programme est un pétard mouillé. Ses alliés, partout en Europe – comme en Autriche – sont allés jusqu'à voter la semaine de travail de 60 heures. Mme Le Pen s'oppose à la hausse du SMIC alors qu'en l'augmentant ne serait-ce que de 1 %, on obtiendrait 2,5 milliards de cotisations supplémentaires. Nous nous réjouissons de l'arrivée de M. Chenu en commission et attendons ses arguments sur le sujet des retraites.