Je vous ferai grâce d'une diatribe à propos des mouvements sociaux qui foisonnent depuis plusieurs mois. Mais j'ai le devoir de vous avertir : vous, collègues de la majorité, qui vous prétendiez les hérauts d'un nouveau monde dont nous attendons encore de connaître l'esquisse, vous fûtes en réalité, de par l'impréparation de ce texte, les artisans de l'indécision et de la précipitation, les ouvriers d'un monde en marche sans destination, allant à tâtons au gré de l'actualité, des échéances électorales ou d'autres considérations indépendantes de l'intérêt général. Chaque jour, depuis des mois, concernant le dossier des retraites, nous croulons sous le flot des déclarations, des annonces, des allégations, toutes démenties par d'autres affirmations émanant d'un membre du Gouvernement.
Prenons garde : notre système républicain n'est pas inébranlable. Nous devons le protéger et le respecter si nous ne voulons pas que se répète ce tintamarre dénué de sens et d'objectif distinct. Les débats en commission spéciale, dépourvus d'efficience législative, en témoignent. Sans jamais nous prêter la moindre attention, vous n'avez cessé de rester sourds à toutes nos propositions, sans la moindre exception.