C'est parce que le sérieux et la précision sont absents de votre étude d'impact que mon groupe a décidé de lancer, sur elle, une commission d'enquête parlementaire. Cette commission pourra auditionner sous serment, pendant six mois, tous les responsables politiques et administratifs qui ont travaillé sur cette réforme ; elle pourra effectuer des saisies sur pièce et sur place dans les bureaux des administrations. J'espère qu'elle permettra d'apporter les réponses que, jusqu'à présent, vous nous avez refusées.
Au-delà de cette impréparation coupable que nous dénonçons, la réforme que vous présentez diffère profondément des objectifs de justice que vous prônez. Le 11 décembre 2019, le Premier ministre a annoncé « une grande réforme sociale ». Or ce que vous appelez « réforme sociale » pénalisera l'ouvrier par rapport au cadre. Pour la première fois depuis 1945, le système de malus qui s'applique quand on ne remplit pas toutes les conditions pour avoir une retraite à taux plein reposera sur l'âge réel de départ à la retraite et non sur la durée de cotisation. C'est un changement majeur que vous instaurez, et c'est un changement antisocial.