… ainsi que pour les carrières heurtées, c'est-à-dire pour les plus pauvres, pour ceux qui connaissent le plus d'accidents de parcours.
Il nous faut plus de solidité, parce que nous avons l'ambition insensée d'avoir un système équilibré. On a d'ailleurs proposé un âge pivot autour duquel les oppositions ont beaucoup tourné, mais je crois qu'il était sage de la part du Gouvernement de décider de laisser aussi une place à la démocratie sociale pour que les partenaires sociaux puissent éventuellement proposer mieux. Mais je m'arrête un instant sur le point suivant : proposer un âge d'équilibre à 64 ans alors que les Français travaillent aujourd'hui jusqu'à 63 ans et demi, cela revient à demander à chacun de faire un effort pour travailler six mois de plus afin d'assurer une retraite à ses parents aujourd'hui et à ses enfants demain. Dans un pays où, en soixante ans, on a gagné treize ans d'espérance de vie, une telle proposition n'a rien d'infamante. Il n'y a rien d'infamant à dire la vérité : si on vit un peu plus longtemps, on peut travailler un peu plus longtemps aussi.