On l'attendait depuis un moment, ce budget de l'écologie de cette nouvelle législature qui, depuis quelques mois, avait fait l'objet d'une campagne de communication croissante : d'abord avec la promesse du candidat Macron qui proposait tout simplement un changement de modèle, puis avec la nomination d'un ministre de l'écologie très médiatique devenu numéro deux du Gouvernement ayant rang de ministre d'État, avec une déclaration en pleine nuit du Président de la République pour réagir au retrait américain de l'Accord de Paris, mais aussi avec le lancement de grands chantiers comme les états généraux de l'alimentation et les assises de la mobilité. Vous comprendrez donc que nous espérions beaucoup, comme en atteste la présence à cette heure tardive, une veille de jour férié, de nombreux députés qui essaient de comprendre.
Hélas, il y a loin du discours à la réalité. Certes, sur le papier, ce budget est en légère augmentation puisqu'il passe selon les périmètres de 9,9 milliards à 10,4 milliards d'euros pour 2018, mais cette progression est surtout liée à des ajustements techniques. C'est précisément ce qui déçoit.
Le périmètre, tout d'abord, est mouvant : une action nouvelle « Économie sociale et solidaire » apparaît dans le programme « Expertise, information géographique et météorologique » sans que l'on comprenne réellement pourquoi elle se trouve à cet endroit. Ensuite, une partie du financement de l'ADEME, autrefois couvert par l'affectation de la TGAP, a changé. Dans ces conditions, le groupe Les Républicains ne voit dans l'augmentation de ce budget qu'un tour de passe-passe visant à assurer le début de la mise en oeuvre des engagements du Président de la République.
Sans être négatifs, reconnaissons, chers collègues, que la ruralité est plus touchée que les autres territoires. Je sais que vous connaissez les territoires, monsieur le secrétaire d'État, que vous les appréciez et parfois même les défendez ; pourquoi ne pas trouver des solutions pour que la ruralité et les territoires urbains puissent ensemble définir une véritable stratégie écologique afin de garantir l'application de l'Accord de Paris ?