Votre enthousiasme, mes chers collègues, me fait plaisir. Je vous retrouve tels que vous étiez dans le débat sur la loi relative aux « fake news » : vous pensez que la vérité existe et que c'est vous qui en disposez. Eh bien non, et cela fait un ou deux millénaires qu'on en discute !
J'en viens à l'objet de mon intervention, monsieur le président. Vous méconnaissez le fait que nous sommes cinq présidents sur sept à vous dire que nous ne sommes pas d'accord avec l'interprétation que vous avez tirée de la conférence des présidents. Nous vous demandons donc, non comme une faveur mais comme un droit qui résulte de notre statut particulier de présidents de groupe, de revenir sur cette décision. Vous êtes le premier des présidents, primus inter pares, étant bien entendu que inter pares veut dire « parmi vos semblables » : donc vous ne nous dominez pas ; vous en êtes d'accord, j'en suis certain.
En tant que président de groupe, je ne suis pas convaincu par ce que vous avez dit. Vous ne me permettez pas d'organiser mon travail : comme vous venez, à l'instant, d'abroger plus de 1 000 amendements, j'ai le droit de vous demander combien d'autres vous comptez en abroger, par la suite, quand vous aurez estimé que leur contenu est identique – ce qui n'est pas notre cas. En effet, je dois organiser la présence constante dans cet hémicycle de députés d'un petit groupe de dix-sept personnes, qui n'a pas les mêmes possibilités de rotation que le groupe majoritaire, fort de plus de 300 membres.