Depuis 2002, les conditions de travail des agents de la DGFiP et de la DGDDI ne cessent de se dégrader, en lien avec des coupes budgétaires fréquentes et des suppressions massives de postes étiolant le maillage territorial et éloignant toujours plus de citoyens du service public. La RGPP menée entre 2007 et 2012 a causé une saignée dans les effectifs et les moyens de la mission, qui, après une période de répit sous l'ancienne majorité, semble repartir de plus belle.
Ainsi, dès 2018, 1 450 postes nets seront supprimés, alors même que les agents doivent assumer davantage de tâches et de responsabilités. Pour ce qui est de la Guyane, vous diminuez de 600 000 euros les crédits alloués à la DGFiP et de 830 000 euros ceux alloués aux services des douanes. Réduire le budget de la DGFiP en Guyane, c'est méconnaître les défis que doit affronter ce territoire en raison de l'explosion de sa démographie. C'est également méconnaître la fracture numérique qui y sévit, et qui risque de créer de gros problèmes du fait de la dématérialisation croissante, et mal accompagnée, des relations avec les usagers, qui seront nombreux à être laissés sur le côté.
En outre, réduire le budget des douanes, c'est anéantir les efforts déployés sur place pour lutter contre les trafics de stupéfiants qui gangrènent la Guyane et qui ont transformé l'aéroport de Cayenne en plaque tournante majeure de la drogue transitant entre l'Amérique du Sud et l'Europe. Il s'agit là d'une décision incompréhensible, alors que l'on sait de longue date que les douanes, selon l'adage, rapportent plus qu'elles ne coûtent. Dans ces conditions, vous comprendrez, monsieur le ministre, qu'il ne sera possible ni à moi ni à mes collègues du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) de soutenir cette mission budgétaire.