Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du mercredi 19 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Votre système n'est ni juste, ni solidaire, ni redistributif, ni universel. Il n'est même pas constitutionnel, comme vient de le rappeler brillamment M. de Courson.

Lorsqu'on prend le soin de supprimer la référence aux vingt-cinq dernières années de carrière, on pénalise les retraites du privé ; lorsqu'on prend le soin, pour la fonction publique, de supprimer la référence aux six derniers mois, on prépare une baisse de la pension des fonctionnaires. Lorsqu'on décide d'exonérer de cotisations les revenus supérieurs à 10 000 euros mensuels, on prend le risque de nourrir la boîte à Smarties de la capitalisation. Enfin, lorsqu'on transfère un point de PIB du public vers les salariés du privé, on tire un trait sur la soutenabilité du système.

L'État cotise aujourd'hui 72,28 % de la rémunération hors primes des fonctionnaires d'État. Si l'on y ajoute les 5 milliards d'euros de la Caisse nationale de retraite des agents de collectivités locales, les 5 milliards d'euros de la fonction publique hospitalière et les régimes spéciaux, on a plus de 36 milliards d'euros qui vont aller vers le privé, soit un point de PIB.

En baissant ainsi sa contribution au financement du système de retraite, l'État pourra mettre à tout moment le régime universel en déficit. Comment envisagez-vous de compenser ce jeu de bonneteau qui profitera aux caisses d'une assurance retraite « universelle », telle que vous prétendez la construire ? Dans quel délai et comment s'effectuera la transition ?

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