Intervention de Laurent Pietraszewski

Séance en hémicycle du mercredi 19 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 1er

Laurent Pietraszewski, secrétaire d'état chargé des retraites :

J'ai écouté avec intérêt les orateurs et, même si nous pourrons en débattre plus avant tout à l'heure, je souhaite apporter d'ores et déjà quelques éclairages sur le projet du Gouvernement. Je tiens à préciser que je ne répondrai pas forcément dans l'ordre des intervenants : par exemple, je ne voudrais pas que M. Vallaud, qui s'était exprimé en premier, me fasse grief de ne pas le citer en premier – même si, de fait, je viens de le faire !

M. le président Woerth m'a demandé à quel âge on pourrait partir à taux plein. Dans le système actuel, et ce sera le cas jusqu'en 2035, c'est quand on a atteint quarante-trois années de travail ; comme l'âge moyen d'entrée dans la vie active est de 22 ans – ce qui pourrait d'ailleurs évoluer d'ici à 2035 – , il ne faut pas être un grand mathématicien pour en déduire que l'âge de départ à taux plein est à 65 ans. Voilà la réponse à sa question – même si, expérimenté qu'il est en la matière, il la connaissait déjà.

Il sait aussi que les dispositifs – certains très courageux, d'autres peut-être moins justes – mis en place par la majorité à laquelle il appartenait à l'époque conduisent aujourd'hui certains de nos concitoyens, essentiellement les femmes et les personnes à faibles revenus, à travailler jusqu'à 67 ans pour annuler la décote. Telle est la réalité ! Si l'on peut faire grief au texte d'un certain nombre de choses, on peut aussi énoncer des vérités objectives et claires.

S'agissant de la pénibilité, monsieur le président Woerth, vous nous mettez en garde de ne pas raisonner trop systématiquement en termes de métier. Vous savez la place que nous souhaitons laisser aux partenaires sociaux, afin qu'ils construisent une réponse qui soit cohérente à la fois avec la vie de l'entreprise et avec l'évolution des métiers. Vous avez fait remarquer que les situations en 2035 ne seraient certainement pas celles de 2020 : je suis sensible à cet argument, et c'est la raison pour laquelle je défendrai plusieurs aspects du texte qui y ont trait.

Messieurs le président Vigier et Charles de Courson, je pensais avoir déjà répondu en commission spéciale à vos interrogations – c'est au moins le cas pour M. de Courson. S'agissant des carrières des enseignants et des enseignants-chercheurs – et je réponds là également à M. Juanico – , elles offrent de grandes différences avec les carrières plates, notamment celles des fonctionnaires territoriaux ou hospitaliers. Par exemple, l'étude d'impact montre bien que, dans le cadre de la réforme, les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles – ATSEM – , qui accompagnent les institutrices et instituteurs des petites classes, bénéficieraient d'une dynamique plus favorable.

La réforme est donc favorable aux carrières plates, pour lesquelles la question de la prime ne revêt pas la même importance que pour l'ensemble des enseignants, qui, eux, ont des carrières ascendantes, mais démarrent très bas. C'est justement ce qu'il faut corriger. En effet, comme Régis Juanico le soulignait dans la première partie de son propos, la dynamique du nouveau système de retraites ne leur sera pas favorable. C'est pourquoi le Gouvernement a fait le choix politique de s'engager auprès des enseignants-chercheurs sur le montant de leurs pensions.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.