Monsieur le rapporteur nous demande de nous en tenir au texte. Soit, je m'en tiendrai au texte, rien qu'au texte, et plus précisément à l'article 1er. Les Républicains partagent un principe avec votre projet : le souci de maintenir la répartition. Le système français de retraite est un régime par répartition ; ce principe, nous le validons. En revanche, les six objectifs que vous assignez à votre réforme dans l'article 1er ne sont que de la communication, de l'affichage et des voeux pieux.
Votre premier objectif est celui de l'équité, un euro cotisé devant ouvrir les mêmes droits à tous. Or nous vous démontrons depuis lundi qu'au-delà de cette belle formule, votre texte n'aboutira absolument pas à une telle équité. La preuve en est que vous créez cinq régimes différents et disparates.
Votre deuxième objectif est de prendre en considération les spécificités des diverses situations. L'idée est belle, mais comment traitez-vous la pénibilité ? Quels critères de pénibilité comptez-vous retenir ? Nous n'en savons rien !
Votre troisième objectif est d'assurer un niveau de revenus satisfaisant aux retraités. Qu'est-ce qu'un niveau de revenus « satisfaisant » ? Vous et moi ne nous satisferons peut-être pas du même montant, monsieur le rapporteur ! Là encore, ce n'est que de l'affichage.
Passons à votre quatrième objectif : le choix de la date du départ à la retraite pour les assurés. C'est un luxe que vous leur faites miroiter ! En réalité, les assurés n'auront pas le choix, en raison de la super-décote que vous leur préparez à 62 ou 63 ans. Soyez honnêtes : c'est une super-décote !