Comme M. Boris Vallaud l'a très bien expliqué en présentant notre amendement de suppression, tous les beaux principes que vous affichez dans l'article 1er à propos du système universel de retraite sont battus en brèche par la réalité. Vous parlez de liberté de choix du départ à la retraite, mais vous oubliez la mécanique infernale de l'âge d'équilibre : il sera de 65 ans en 2037, voire plus élevé encore ultérieurement, en fonction de l'espérance de vie. Cette mécanique conduit inexorablement à une réduction du niveau des pensions. Un ouvrier qui aura commencé à travailler à 20 ans et qui partira à la retraite après quarante-trois ans d'activité se verra appliquer, à 63 ans, une décote de 10 %. En revanche, un cadre supérieur qui aura commencé à travailler à 24 ans et qui partira après quarante-trois ans d'activité se verra appliquer, à 67 ans, une surcote de 10 %. Toute l'injustice de votre projet est résumée dans ces exemples.
Vous parlez de lisibilité, mais nous sommes dans le brouillard le plus complet quant à la situation des futurs retraités, tant votre système est complexe. C'est une usine à gaz ! Demain, il sera beaucoup plus difficile à nos concitoyens de savoir quand et avec quelle pension ils pourront partir à la retraite…