Cet amendement tend à supprimer le paragraphe I, qui prévoit de modifier le code de la sécurité sociale en posant le principe des vases communicants. En effet, le déficit des caisses de retraite pourrait être comblé en puisant dans les caisses de la sécurité sociale, ce qui creuserait encore davantage le déficit.
Hélas, ce n'est pas le seul paradoxe de votre projet de loi.
Ainsi, vous prétendez qu'aucune pension de retraite ne sera inférieure à 1 000 euros mais cette mesure est réservée à ceux dont la carrière aura été complète, notion dont on ignore ce qu'elle recouvre car on ne sait pas ce qu'est une carrière complète dans un régime de retraite par points.
Par ailleurs, ceux qui perçoivent un salaire supérieur à 10 000 euros mensuels cotiseront à hauteur de 2,8 % contre 28 % pour les autres, ce qui les incitera à préférer la capitalisation.
Quant aux retraités, vous leur proposez de continuer à travailler pour qu'ils puissent vivre dignement. Or le mot « retraite » signifie l'arrêt du travail.
Votre projet de loi n'est ni égalitaire, ni universel. Ce jugement n'est pas le nôtre mais celui du Conseil d'État. Vous faites porter le poids total de la solidarité nationale sur les épaules de la population productive, pour le plus grand bien-être des spéculateurs.