Monsieur le secrétaire d'État, à chaque fois qu'on vous fait remarquer que les pensions vont baisser à cause du calcul sur l'ensemble d'une carrière et non plus sur les vingt-cinq meilleures années, vous nous répondez que les salaires portés au compte le sont à 50 % sur les vingt-cinq meilleures années. Pour que le futur système soit préférable au régime actuel, je suppose que vous vous engagez donc à ce que le taux ne soit plus de 50 % mais de 75 ou 80 %, sans quoi nous serons perdants, car la totalité d'une carrière englobe les salaires les moins élevés.
C'est d'autant plus vrai que, dans votre système, le point acquis ne prend sa valeur qu'à l'âge d'équilibre, qui évolue selon les générations, à hauteur des deux tiers de l'espérance de vie à la retraite, soit 65 ans pour la génération de 1975, 68 ans pour la génération de 2011, 68 ans et 7 mois pour la génération de 2018, qui partira en 2080.
Vous ne démontrez à aucun moment que le système de points calculés sur toute la carrière sera plus avantageux que le régime actuel – je regrette d'ailleurs que le calcul ne se fasse pas actuellement sur les dix meilleures années. En revanche, il est démontré qu'à salaire égal et à pension égale, les gens partiront forcément plus tard que dans la situation actuelle. Votre projet de loi tend donc bien à instaurer une procédure générale qui fera reculer sans fin l'âge de départ à la retraite. Vous ne pouvez pas le nier.