Je ne reprendrai pas les deux démonstrations qui viennent d'être faites sur la manière dont les femmes vont être lourdement pénalisées par votre réforme, contrairement à la légende urbaine que vous essayez de répandre, selon laquelle votre réforme aura des effets magnifiques.
Je voudrais simplement lire à haute voix deux alinéas de l'amendement no 23978 , parce que j'estime qu'il n'y a pas été répondu correctement et que c'est un sujet important : « La nation garantit que les réformes relatives aux retraites ne conduiront pas à une régression des droits des assurés. Ces réformes prennent en considération, dans un esprit de justice sociale, les spécificités des métiers, de leur pénibilité ». Au vu de vos affirmations, vous devriez être d'accord.
Dans son avis, le Conseil d'État écrit, page 8, que, si le Gouvernement a bien sûr le droit de modifier des dispositions pour garantir le droit à la retraite, « il ne saurait toutefois en procédant ainsi, sans motif d'intérêt général suffisant, ni porter atteinte aux situations légalement acquises ni remettre en cause les effets qui peuvent légitimement être attendus de telles situations dans des conditions contraires à la garantie des droits proclamée par l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ».
Cet amendement introduit donc l'idée qu'il faut tenir compte de la diversité des situations, car c'est ainsi que le principe d'égalité doit être compris au regard de la Constitution. Il a tout à fait sa place dans le texte ; je doute que le principe qu'il pose soit honoré dans les articles suivants, mais l'intention serait au moins inscrite dans le texte.