… car on peut y observer que nos débats sont très suivis, que le pays s'intéresse de près aux travaux de l'Assemblée, et surtout que la démarche de la France insoumise est tout à fait soutenue. Je tenais à le souligner, c'est important, car voilà qui redonne de l'énergie.
Nous examinons l'alinéa 5, qu'on pourrait qualifier d'alinéa-slogan de ce projet de réforme des retraites : un euro cotisé offrirait les mêmes droits ! Voilà pourtant un slogan que le Conseil d'État s'est chargé de faire tomber, comme l'essentiel, finalement, des éléments de langage du texte.
Pour nous, s'il y a bien une certitude, c'est qu'avec votre projet, c'est la baisse du niveau des pensions qui est annoncée. Vous fixez en effet deux cadres très contraints : l'équilibre financier, mais sans consacrer plus de richesses aux retraites. Or, même si le texte est très complexe, très technique, s'agissant des retraites, il n'y a en fait jamais beaucoup de paramètres à discuter. En effet, veut-on une mesure d'âge, comme le propose la droite, veut-on augmenter la durée de cotisation ou veut-on, tout simplement, consacrer une part plus importante de la richesse produite aux retraites ?
Et c'est bien là le coeur de l'affaire. En effet, pour prolonger l'intervention de Mathilde Panot, oui, il est possible de financer la retraite à 60 ans, avec un bon niveau de pension. Nous vous l'avons dit : nous avons besoin pour cela de consacrer aux retraites seulement deux points de plus de la richesse nationale, c'est-à-dire de passer de 14 % 16 % du produit intérieur brut – PIB – consacrés aux retraites d'ici à 2040. Admettez franchement que ce n'est rien, comparé à la part des richesses passée, ces dernières années, des poches du travail à celles du capital. Oui, financer les retraites, c'est aussi et – en réalité – surtout mieux répartir la richesse produite par le seul fruit du travail.