Je voudrais ajouter un mot sur le sujet que j'évoquais tout à l'heure. Les avocats, notamment ceux des petits cabinets, dont les revenus sont parfois faibles, avertissent que l'application de votre réforme provoquerait la disparition de certains cabinets et amoindrirait donc leur capacité à défendre celles et ceux qui en ont besoin, en particulier ceux qui ont le moins de moyens.
Nous devons garantir l'accès à la justice pour tous, et ils sont nécessaires pour y parvenir. Leur préoccupation est certes personnelle, ils s'inquiètent pour leurs fonctions et leur avenir, mais elle concerne également les valeurs qu'ils représentent et le travail qu'ils accomplissent, qui est profondément utile à la société et au bon fonctionnement de la justice.
Il faut tenir compte de cette réalité et j'estime que la lettre qui leur a été adressée pour leur taper sur les doigts et leur demander de reprendre le travail n'apportera aucune réponse aux questions qu'ils se posent. Comme Sébastien Jumel le disait à l'instant, ils ont lu la loi dans le détail et parfaitement compris vos propositions.
Aujourd'hui encore, de grandes manifestations se sont déroulées dans tout le pays pour s'opposer à la réforme. Or, jusqu'à présent, je ne vous ai pas entendu prêter le moindre intérêt aux objections qu'elles expriment, ni apporter la moindre réponse aux questions posées. Cela soulève un problème grave : vous ne pouvez vous contenter d'affirmer que les opposants n'ont pas bien compris et que vous leur enverrez des éléments de langage. Le marketing ne suffira pas, ce n'est pas un problème de communication : depuis des mois, vous ne parvenez pas à convaincre les avocats – il faut vous rendre à l'évidence et discuter sérieusement avec eux.