Cet amendement vise à appliquer aux professionnels de santé le même principe de non-régression des droits du fait de la réforme.
Pour l'illustrer, je prendrai l'exemple des aides-soignants. L'extension aux fonctionnaires du compte professionnel de prévention, que vous présentez comme une avancée, vient compenser la suppression de la catégorie active, laquelle permettait aux 500 000 aides-soignants qui en relevaient de partir à la retraite à 57 ans. En utilisant le compte professionnel de prévention, ils pourront partir non plus cinq ans avant l'âge mais deux ans avant l'âge d'équilibre – soit à 63 ans si l'âge d'équilibre est fixé à 65 ans.
Pourtant, les conditions de travail sont difficiles ; les postures et les rythmes de travail se caractérisent par une forte pénibilité, le taux d'accidents du travail et de maladies professionnelles est trois fois plus important que la moyenne ; comme les aides à domicile, les aides-soignants sont confrontés à la manutention de charges lourdes et exposés à des risques d'accidents sur les trajets qu'ils effectuent.
Myriam El Khomri, dans son rapport « Plan de mobilisation nationale en faveur de l'attractivité des métiers du grand âge 2020-2024 », recommandait de saisir l'occasion de la réforme des retraites pour approfondir la réflexion en la matière. Ce n'est malheureusement pas le cas.
Plus de 10 % des aides-soignants partent à la retraite pour invalidité avant l'âge légal de 57 ans. Un aide-soignant sur trois part en retraite avec une invalidité, soit trois fois plus que la moyenne nationale.