La crise de l'hôpital public vient s'ajouter à la réforme des retraites. Le plan d'urgence pour l'hôpital, prévoyant 1,5 milliard d'investissement sur trois ans pour l'ensemble des hôpitaux de France, n'est pas en mesure d'éteindre la colère du personnel hospitalier, soignant et non soignant. Ce montant correspond au budget annuel du seul centre hospitalier universitaire de Lille. Qui peut croire que ces mesures résoudront le problème pour l'ensemble des hôpitaux ?
Qui plus est, il faut pouvoir soulager le personnel. Or l'une des inquiétudes majeures que fait naître votre réforme des retraites concerne la fin du calcul sur les six derniers mois de salaire pour les fonctionnaires. En effet, cette référence, comme les vingt-cinq meilleures années dans le secteur privé, permet d'amortir les fluctuations de carrière et d'aboutir à une pension plus favorable.
Ce sujet a donné lieu en commission à une polémique avec le rapporteur, M. Turquois. J'avais pris l'exemple d'un bulletin scolaire. Si l'on demandait à un enfant à l'école primaire s'il préfère que soit pris en compte, pour calculer sa moyenne, son dernier trimestre favorable ou l'ensemble de sa scolarité, il saurait dire ce qui lui est le plus favorable.
Le rapporteur s'est laissé aller à une réplique que j'ai trouvée un peu douteuse, pour ne pas dire fumeuse, dans laquelle il soulignait la possibilité d'un divorce des parents.
Tout le monde comprend que la prise en compte de l'ensemble de la carrière fera, pour l'essentiel, des perdants. S'il y avait des gagnants dans l'affaire, ils ne seraient que très anecdotiques et temporaires.
Tout le monde le comprend. Réfléchissez un instant : le calcul sur les six derniers mois de la carrière des fonctionnaires qui sont graduelles est nécessairement plus favorable que celui sur l'ensemble de la carrière. Cela va de soi, chers collègues !