Je souhaiterais prolonger ces échanges relatifs aux personnels soignants, car il s'agit d'un bon exemple des craintes que nous nourrissons à l'égard des effets de cette réforme.
Nous avons d'abord évoqué le calcul des droits à la retraite qui, pour la fonction publique, ne sera plus fondé sur les six derniers mois d'activité, mais sur l'ensemble de la carrière, avec les effets que nous connaissons. Ce mode de calcul était structurellement adapté à la manière avec laquelle sont conçues les carrières de ces personnels ; vous le reconnaissez d'ailleurs vous-mêmes à la page 149 de l'étude d'impact, que j'ai déjà citée tout à l'heure.
Le deuxième élément est qu'il existe une mauvaise reconnaissance, sur le plan salarial, de ces personnels, qu'il s'agisse des infirmiers ou des aides-soignantes, ce qui se traduit d'ores et déjà sur les montants des pensions de retraite. Vous avez, en quelque sorte, admis qu'il existe un problème de cette nature s'agissant des enseignants – ce problème demeure, nous l'avons dit – , mais il existe également en ce qui concerne le personnel de l'hôpital public, qui va, lui aussi, subir largement les désagréments liés à l'instauration du système par points. Je ne crois pas que vous ayez apporté une réponse forte à ces préoccupations, y compris dans le cadre du mauvais système que vous proposez.
Or le personnel des hôpitaux publics est massivement mobilisé au sein des manifestations – y compris celle d'aujourd'hui – , à la fois pour ses conditions de travail, sa rémunération, sa reconnaissance, l'embauche de nouveaux personnels et ses droits à la retraite.