Ma question sera très simple. Avant, une aide-soignante exerçant dans le secteur public accédait à la retraite à 57 ans et sa pension était calculée à partir de ses six derniers mois de salaire, soit environ 1 575 euros. Désormais, vous ferez la moyenne de la totalité de ses salaires, c'est-à-dire 1 290 euros. Elle perdra donc plus de 250 euros et accédera cinq, six, voire sept ans plus tard à la retraite. Étant donné que plus de 80 % des aides-soignants sont des femmes, où sont les grandes gagnantes de votre réforme ?
Parmi tous les exemples que vous avez cités, monsieur le secrétaire d'État, il y avait celui de Marie – qui a disparu du site internet – , une infirmière ayant touché 2 500 euros par mois tout au long de sa carrière. M. Véran, alors membre de la commission spéciale – il n'avait pas encore été nommé ministre – , m'avait expliqué que Marie était une infirmière libérale. Sauf que les infirmières libérales m'ont contactée : 2 500 euros par mois tout au long de leur carrière, elles en rêvent, mais avec les cotisations, les frais de cabinet ou d'essence, elles ne gagnent pas ce niveau de salaire. Vous avez donc écrit qu'elles gagnaient 2 500 euros par mois tout au long de leur carrière pour montrer qu'elles ne seraient pas perdantes avec votre système de retraite.
Mes deux questions sont donc claires : pourquoi avoir menti sur le salaire d'une infirmière, et comment justifier l'exemple de l'aide-soignante exerçant dans le secteur public qui sera perdante s'agissant du montant de sa pension tout en accédant six ans plus tard à la retraite, considérant que vous n'aurez donné aucun moyen, à aucune des deux, pour traiter ses patients dignement ?